Question 70 LA CIRCONCISION Il faut étudier maintenant les rites préparatoires au baptême. D’abord un rite préparatoire qui a précédé le baptême : la circoncision (Q. 70). Ensuite les rites préparatoires qui accompagnent le baptême : le catéchisme et l’exorcisme (Q. 71). 1. A-t-elle préparé et préfiguré le baptême ? - 2. Son institution. - 3. Son rite. - 4. Son effet. Article 1 La circoncision a-t-elle préparé et préfiguré le baptême ? Objections : 1. Toute figure ressemble à ce qu’elle représente. Or la circoncision n’a aucune ressemblance avec le baptême. Il semble donc qu’elle n’était pas une préparation et une figure du baptême. 2. L’Apôtre dit, en parlant des anciens Pères (1 Co 10, 2) : " Tous ont été baptisés dans la nuée et dans la mer " ; mais il ne dit pas qu’ils aient été baptisés dans la circoncision. Ainsi la protection de la colonne de nuée et le passage de la mer Rouge ont été, plus que la circoncision, une préparation et une figure du baptême. 3. On a dit plus haut que le baptême de Jean préparait au baptême du Christ. Donc, si la circoncision a été une préparation et une figure du baptême, il semble que le baptême de Jean a été superflu ; ce qui est inadmissible. La circoncision n’est donc pas une préparation et une figure du baptême. En sens contraire, l’Apôtre écrit (Col 2,11-13) : " Vous avez été circoncis d’une circoncision qui n’a pas été faite de main d’homme par le dépouillement de votre corps de chair, mais de la circoncision de Jésus Christ par votre ensevelissement avec lui dans le baptême. " Réponse : Le baptême est appelé " sacrement de la foi " parce qu’il comporte une profession de foi, et que par lui l’homme est agrégé à la société des croyants. Or, notre foi est la même que celle des anciens Pères, dit S. Paul (2 Co 4, 13) : " C’est animés du même esprit de foi que nous croyons. " Mais la circoncision était comme une profession de foi ; aussi par la circoncision les anciens étaient-ils incorporés à la communauté des croyants. Ainsi est-il évident que la circoncision était une préparation et une figure du baptême, puisque, pour les anciens Pères, tout était une figure de l’avenir (1 Co 10, 11), de même que leur foi avait l’avenir pour objet. Solutions : 1. La circoncision ressemblait au baptême quant à son effet spirituel. De même que la circoncision enlève à l’homme une petite membrane de chair, de même le baptême dépouille l’homme de ses mœurs charnelles. 2. La protection de la colonne de nuée et le passage de la mer Rouge furent bien des figures de notre baptême, puisque par le baptême nous renaissons de l’eau, symbolisée par la mer Rouge, et de l’Esprit Saint, signifié par la colonne de nuée. Mais ces deux figures n’étaient pas, comme la circoncision, une profession de foi. Aussi n’étaient-elles que des figures, et non des sacrements. Mais la circoncision était un sacrement, préparatoire au baptême. Cependant son rite extérieur figurait le baptême de façon moins expressive que les autres symboles ; aussi l’Apôtre fait-il mention de ceux-ci plutôt que de la circoncision. 3. Le baptême de Jean fut une préparation au baptême du Christ quant au geste extérieur. Mais la circoncision l’avait été quant à la profession de foi requise au baptême. Article 2 L’institution de la circoncision Objections : 1. On vient de dire que la circoncision était comme une profession de foi. Mais depuis le péché du premier homme personne ne put jamais être sauvé que par la foi à la passion du Christ, selon l’épître aux Romains (3, 25) : " C’est lui que Dieu a montré comme victime de propitiation par son sang au moyen de la foi. " Donc, c’est aussitôt après le péché du premier homme que la circoncision aurait dû être instituée, et non pas au temps d’Abraham. 2. Par la circoncision l’homme s’engageait à observer la loi ancienne, comme par le baptême il s’engage à observer la loi nouvelle. Aussi l’Apôtre dit-il (Ga 5, 3) : "je l’atteste à tout homme qui se fait circoncire : il est tenu d’observer la loi tout entière. " Mais ce n’est pas au temps d’Abraham, que fut mise en vigueur l’observation de la loi, ce fut plutôt au temps de Moïse. Donc il ne convenait pas d’instituer ce sacrement au temps d’Abraham. 3. La circoncision fut la figure et la préparation du baptême. Mais le baptême est offert à tous les peuples (Mt 28, 19) : " Allez, enseignez toutes les nations et baptisez-les. " La circoncision n’aurait donc pas dû être instituée comme un rite à observer par le seul peuple juif, mais bien par tous les peuples. 4. La circoncision charnelle doit correspondre à la circoncision spirituelle, comme la figure à la réalité. Mais la circoncision spirituelle que donne le Christ convient indifféremment aux deux sexes, puisque, dit l’épître aux Galates (3, 2) : " Dans le Christ Jésus, il n’y a ni homme ni femme. " Donc il ne convenait pas d’instituer la circoncision, qui n’est applicable qu’aux hommes. En sens contraire, nous lisons dans la Genèse (17, 10), que la circoncision fut instituée par Dieu, dont les œuvres sont parfaites. Réponse : Comme on vient de le dire, la circoncision préparait au baptême parce qu’elle était une profession de foi au Christ, foi que nous professons aussi au baptême. Mais parmi les anciens Pères, Abraham fut le premier à recevoir la promesse du Christ à venir, quand il lui fut dit (Gn 22, 18) : " Dans ta race seront bénies toutes les tribus de la terre. " Il fut aussi le premier à se séparer de la société des infidèles pour obéir à l’ordre de Dieu qui lui disait (Gn 12, 1) : " Sors de ton pays et de ta famille. " Il convenait donc que la circoncision fût instituée en Abraham. Solutions : 1. Immédiatement après le péché du premier homme, la science personnelle d’Adam, qui avait été plus parfaitement instruit des choses de Dieu, maintenait assez de foi et de raison naturelle chez l’homme pour qu’il ne soit pas nécessaire d’instituer pour les hommes des signes de la foi et du salut, et chacun témoignait de sa foi à sa guise par des signes qui la manifestaient. Mais à l’époque d’Abraham la foi avait diminué, et beaucoup d’hommes inclinaient à l’idolâtrie. De plus, la raison naturelle avait été obscurcie par les progrès de la convoitise, jusqu’à commettre des péchés contre nature. Aussi était-ce alors et non plus tôt qu’il convenait que fût instituée la circoncision, comme profession de foi, et comme remède à la convoitise charnelle. 2. Les observances légales ne devaient être imposées qu’une fois le peuple rassemblé, puisque la loi est ordonnée au bien public, comme on l’a dit dans la deuxième Partie. Pourtant il fallait que le peuple des croyants fût rassemblé par quelque signe sensible, nécessaire, comme dit S. Augustin. pour rassembler les hommes en quelque religion que ce soit. Il fallait donc instituer la circoncision avant de donner la loi. Mais les Patriarches qui vécurent avant la loi instruisirent leur famille des choses divines sous forme d’exhortation paternelle. Aussi le Seigneur dit-il d’Abraham (Gn 18, 19) : "je sais qu’il ordonnera à ses fils et à sa maison après lui de garder la voie du Seigneur. " 3. Le baptême contient en lui la perfection du salut, auquel Dieu appelle tous les hommes, selon S. Paul (1 Tm 2, 4) : " Il veut que tous les hommes soient sauvés. " Aussi le baptême est-il offert à tous les peuples. Mais la circoncision ne comportait pas cette perfection du salut ; elle ne faisait que le signifier comme devant s’accomplir par le Christ, qui naîtrait du peuple juif Aussi est-ce à ce seul peuple que la circoncision a été donnée. 4. La circoncision a été instituée comme le signe de la foi d’Abraham, qui crut à la promesse qu’il serait le père du Christ. Aussi convient-elle aux seuls mâles. De plus le péché originel, contre lequel la circoncision était spécialement instituée, se transmet par le père et non par la mère, comme on l’a dit dans la deuxième Partie. Mais le baptême contient la vertu du Christ qui est la cause universelle du salut de tous les hommes, et la rémission de tous les péchés. Article 3 Le rite de la circoncision Objections : 1. La circoncision, on l’a dite est une profession de foi. Mais la foi réside dans les facultés de connaissance, dont les opérations se manifestent surtout dans la tête. Ainsi le signe de la circoncision devait-il se faire sur la tête plutôt que sur l’organe de la génération. 2. Nous prenons, pour les sacrements, les matières qui sont d’un usage courant, comme l’eau pour laver et le pain pour nourrir. Mais pour couper, on se sert plus communément de couteaux de fer que de couteaux de pierre. On ne devait donc pas se servir de couteaux de pierre pour la circoncision. 3. Comme le baptême, la circoncision a été instituée comme remède du péché originel. Mais maintenant on ne retarde pas le baptême jusqu’au huitième jour, pour que les enfants ne risquent pas la damnation à cause du péché originel, s’ils mouraient sans baptême. Il ne fallait donc pas fixer la circoncision au huitième jour, mais il fallait tantôt l’avancer tantôt aussi la retarder. En sens contraire, sur ce mot de S. Paul (Rm 4, 11) : " Il reçut le signe de la circoncision ", la Glose détermine comme il a été dit le rite de la circoncision. Réponse : Nous l’avons dit, la circoncision est un signe de foi institué par Dieu, " dont la sagesse est sans limites " (Ps 147, 5). Or c’est l’œuvre de la sagesse de déterminer ce qui convient. Donc il faut accorder que le rite de la circoncision fut ce qu’il devait être. Solutions : 1. Il était convenable que la circoncision se fasse dans l’organe de la génération. D’abord parce qu’elle était le signe de la foi par laquelle Abraham crut que le Christ naîtrait de sa race. Puis parce qu’elle était le remède au péché originel, qui se transmet par la génération. Enfin parce qu’elle avait pour but de diminuer la convoitise charnelle, qui réside surtout dans ces organes, à cause de l’intensité de la délectation charnelle. 2. Le couteau de pierre n’était pas nécessaire à la circoncision. Aussi on ne voit pas que le commandement divin ait prescrit cet instrument, et les Juifs ne s’en servaient pas communément pour la circoncision. Cependant on voit que certaines circoncisions fameuses ont été opérées avec un couteau de pierre ; ainsi on lit dans l’Exode (4, 25) que " Séphora prit une pierre tranchante et circoncit le prépuce de son fils " et en Josué (5, 2) : " Fais-toi des couteaux de pierre, et circoncis de nouveau les enfants d’Israël. " Par là on signifiait que la circoncision spirituelle était l’œuvre du Christ, de qui il est dit : " La pierre était le Christ " (1 Co 10, 4). 3. Le huitième jour avait été fixé pour la circoncision, d’abord à cause du mystère signifié par là : c’est au huitième âge du monde, l’âge de la résurrection, que le Christ, comme si c’était le huitième jour, achèvera la circoncision spirituelle, quand il délivrera les élus, non seulement de toute faute, mais aussi de tout châtiment. Puis, à cause de la fragilité de l’enfant avant le huitième jour, si bien que le Lévitique dit, au sujet des animaux eux-mêmes (22, 27) : " Un bœuf, une brebis ou une chèvre, quand ils naîtront, resteront huit jours sous la mamelle de leur mère ; après le huitième jour, ils pourront être offerts au Seigneur. " D’autre part, le huitième jour était prescrit absolument par le précepte, en sorte que l’on ne pouvait sans faute laisser passer le huitième jour, même si c’était le sabbat, selon le mot de l’évangile (Jn 7, 23) : " On circoncit le huitième jour, pour ne pas violer la loi de Moïse. " Mais ce n’était pas nécessaire au sacrement, et ceux qui n’avaient pas été circoncis le huitième jour pouvaient l’être plus tard. D’après certains le danger de mort pouvait faire devancer le huitième jour. Mais ce n’est attesté ni par l’autorité de l’Écriture, ni par la coutume des Juifs ; il vaut donc mieux dire, avec Hugues de Saint-Victor, qu’aucune nécessité n’autorisait à devancer le huitième jour. Aussi sur ce texte des Proverbes (4, 3) : "J’étais le fils unique de ma mère", la Glose remarque que l’autre fils de Betsabée n’était pas compté, parce que, mort avant le huitième jour, il n’avait pas encore reçu de nom, et par conséquent n’avait pas été circoncis (cf. 2 R 12, 18). Article 4 L’effet de la circoncision Objections : 1. Il semble queue ne conférait pas la grâce qui justifie, car l’Apôtre écrit aux Galates (2, 21) : "Si la justice vient de la loi, le Christ est donc mort pour rien ", c’est-à-dire sans raison. Mais la circoncision était une obligation de cette loi qu’il fallait accomplir, selon cette parole (Ga 5, 3) : " je déclare à tout homme qui se fait circoncire qu’il est tenu d’accomplir toute la loi. " Donc si la circoncision confère la justice, " le Christ est mort pour rien ", c’est-à-dire sans raison. Ce qui est inadmissible. La circoncision ne donnait donc pas la grâce qui justifie du péché. 2. Avant l’institution de la circoncision, la foi seule suffisait pour la justification, comme dit S. Grégoire : " Ce que peut pour nous l’eau du baptême, la foi seule le faisait pour les petits enfants chez les anciens. " Mais la puissance de la foi n’a pas été diminuée par le précepte de la circoncision. C’est donc la foi seule qui justifiait les petits enfants, et non la circoncision. 3. On lit dans Josué (5, 5-6) : " Tout le peuple qui était né dans le désert pendant quarante ans, n’avait pas été circoncis. " Donc, si la circoncision enlevait le péché originel, il semble que tous ceux qui moururent dans le désert, aussi bien les petits enfants que les adultes, furent damnés. Et l’on peut faire la même objection pour les enfants qui mouraient avant le huitième jour, puisque comme on l’a dit la circoncision ne devait pas être avancée. 4. Seul le péché empêche l’entrée au royaume des cieux. Mais même les circoncis ne pouvaient, avant la passion du Christ, entrer dans le royaume des cieux. Par conséquent la circoncision ne les justifiait pas de leur péché. 5. Le péché originel n’est pas remis sans les péchés actuels : " Il est impie, dit S. Augustin de n’attendre de Dieu qu’un demi-pardon. " Mais on ne voit nulle part que la circoncision ait remis les péchés actuels. Donc elle ne remettait pas non plus le péché originel. En sens contraire, S. Augustin dit : "Dès que la circoncision fut établie dans le peuple de Dieu comme le signe de la justice par la foi, elle fut capable de sanctifier les petits enfants et de les purifier de l’antique péché originel, comme le baptême, dès qu’il fut institué, fut capable de renouveler l’homme. " Réponse : Tout le monde s’accorde à dire que la circoncision remettait le péché originel. Certains cependant disent qu’il ne conférait pas la grâce, mais qu’elle ne faisait que remettre le péché. Ainsi le Maître des Sentences et la Glose sur Romains (4, 11). Mais cela est impossible, puisque le péché n’est remis que par la grâce, selon ce mot (Rm 3, 24) : " justifiés gratuitement par la grâce de Dieu, etc. " Aussi d’autres ont-ils dit que la circoncision conférait la grâce, mais seulement en tant que celle-ci remet la faute, mais non dans ses effets positifs. - C’était pour ne pas être obligé de dire que la grâce reçue dans la circoncision suffisait pour accomplir les commandements de la loi, et qu’ainsi la venue du Christ était inutile. Mais cette opinion non plus ne peut se soutenir. D’abord parce que la circoncision donnait aux petits enfants la possibilité de parvenir en temps voulu à la gloire ; or celle-ci est l’ultime effet positif de la grâce. De plus parce que, dans l’ordre de la causalité formelle, les effets positifs précèdent naturellement les effets privatifs (bien que ce soit l’inverse dans l’ordre de la causalité matérielle), car la forme n’exclut la privation qu’en informant le sujet. Aussi d’autres encore ont-ils dit que la circoncision conférait la grâce, même pour l’un de ses effets positifs, qui est de rendre digne de la vie éternelle, mais non pour tous ses effets, parce queue ne suffisait pas à réprimer le foyer de la convoitise, ni même à observer tous les commandements de la loi. Et cela fut autrefois mon opinion. - Mais en y regardant de plus près, il apparaît que cela non plus n’est pas vrai. Car la moindre grâce est capable de résister à n’importe quelle convoitise, et d’éviter le péché mortel qui se commet en transgressant les commandements de la loi, car la plus petite charité aime Dieu plus que la cupidité n’aime des milliers de pièces d’or et d’argent (Ps 119, 72). Aussi faut-il dire que la circoncision conférait la grâce avec tous ses effets, mais autrement que ne fait le baptême. Le baptême confère la grâce par sa vertu propre, qu’il possède au titre d’instrument de la passion du Christ, déjà réalisée. Mais la circoncision conférait la grâce parce qu’elle était signe de la foi à la passion future : l’homme qui recevait la circoncision professait qu’il embrassait cette foi, l’adulte pour lui-même, et un autre pour les enfants. Aussi l’Apôtre dit-il (Rm 4, 11) : " Abraham reçut le signe de la circoncision comme sceau de sa justification par la foi. " C’est-à-dire que la justice venait de la foi signifiée par la circoncision, et non de la circoncision qui la signifiait. Et parce que le baptême, au contraire de la circoncision, opère comme un instrument en vertu de la passion du Christ, le baptême imprime un caractère qui nous incorpore au Christ, et il donne une grâce plus abondante que la circoncision, car une réalité présente est plus efficace qu’une simple espérance. Solutions : 1. Cet argument vaudrait si la justice provenait de la circoncision autrement que par la foi à la passion du Christ. 2. Avant l’institution de la circoncision, la foi au Christ à venir justifiait aussi bien les enfants que les adultes, et il en fut de même ensuite. Mais auparavant aucun signe manifestant cette foi n’était requis, car les croyants n’étaient pas encore séparés des infidèles et réunis dans le culte du seul vrai Dieu. Il est probable cependant que les parents fidèles adressaient certaines prières à Dieu pour leurs enfants nouveau-nés, ou leur donnaient quelque bénédiction, surtout en cas de danger de mort ; c’était là comme le sceau de leur foi, de même que les adultes offraient pour eux-mêmes des prières et des sacrifices. 3. Au désert, le peuple était excusé de ne pas observer le précepte de la circoncision, soit parce qu’on ne savait jamais quand il faudrait lever le camp, soit, comme dit S. Jean Damascène, parce que, vivant à l’écart des autres peuples, il n’avait pas besoin d’un signe pour s’en distinguer. Cependant, dit S. Augustin , ceux qui négligeaient le commandement par mépris étaient coupables de désobéissance. Il semble qu’aucun incirconcis ne mourut dans le désert, puisque le Psaume (105, 37) dit : " Il n’y avait pas de malades dans leurs tribus. " Il semble que seuls sont morts au désert ceux qui avaient été circoncis en Égypte. Si cependant quelques incirconcis moururent, il en fut d’eux comme de ceux qui moururent avant l’institution de la circoncision. Et c’est ce qu’il faut entendre aussi des enfants qui, au temps de la loi, mouraient avant le huitième jour. 4. La circoncision effaçait le péché originel dans ses conséquences pour la personne, mais elle laissait subsister l’empêchement d’entrer dans le ciel, qui tenait à la nature tout entière, et que fit disparaître la passion du Christ. C’est pourquoi le baptême lui-même, avant la passion du Christ, n’introduisait pas dans le Royaume, et la circoncision, si elle avait subsisté après la passion du Christ, aurait introduit dans le Royaume. 5. Quand les adultes étaient circoncis, ils recevaient la rémission, non seulement du péché originel, mais aussi des péchés actuels, mais non au point d’être libérés de toute peine due à ceux-ci, comme fait le baptême qui confère une grâce plus abondante. |